Viande bovine Unis, ils ont sauvé l’abattoir de Grenoble
Menacé de disparition en 2012, l’abattoir multi-espèces a été remis sur les rails par les acteurs de la filière.
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Il y a cinq ans, l’abattoir de Grenoble a bien failli fermer ses portes. C’était sans compter sur la ténacité et le dynamisme de certains utilisateurs. « Malgré ses importantes difficultés financières, nous ne pouvions pas envisager que cet outil périclite, explique Éric Rochas, éleveur à Méaudre, dans l’Isère. Sa fermeture aurait engendré des conséquences terribles pour nos propres outils de production. »
Un site redimensionné
C’est ainsi qu’un groupe d’usagers, composé d’éleveurs, de bouchers, de grossistes en viande et de négociants en cuir, s’est constitué pour maintenir la structure en place. « Nous avons travaillé de nombreux mois pour aboutir à un projet cohérent et structuré, articulé autour du redimensionnement de l’outil d’abattage et le développement de nouvelles activités. Nous nous sommes regroupés dans une société coopérative d’intérêt collectif (SCIC). Elle compte aujourd’hui cent quarante adhérents, répartis en six collèges : éleveurs, bouchers, chevillards, collectivités, salariés et autres. En délégation de service public (1), cette société gère désormais l’abattoir », détaille Éric Rochas, qui préside la SCIC.
L’abattoir a retrouvé une activité sereine, avec un volume de production stabilisé à 2 000 tonnes par an, toutes espèces confondues. Grâce aux investissements de plus de 4 millions d’euros financés par les collectivités, le site a pu être requalifié. « Les locaux, trop grands par rapport à l’activité, étaient énergivores. Ils avaient été conçus pour 10 000 tonnes de carcasses à l’année », explique Éric Rochas. La surface a donc été réduite. Un important travail de modernisation a également été effectué.
Une deuxième phase d’investissement est programmée pour la fin de l’année. Une nouvelle salle de découpe sera construite. Elle permettra la fabrication de viande hachée assaisonnée et de saucisses. « Cet investissement est indispensable pour répondre à la demande du marché. Il s’inscrit pleinement dans le projet du futur pôle agroalimentaire isérois », souligne, convaincu, Jean-Pierre Barbier, président du conseil départemental de l’Isère.
Camille Penet(1) Département (51 %), Grenoble-Alpes Métropole (46,2 %), communauté de communes Le Grésivaudan (2,5 %), communauté de communes du massif du Vercors (0,2 %) et communauté d’agglomération du Pays voironnais (0,1 %).
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